L’émergence d’un Front Touristique Transfrontalier dans les Andes Centrales (Triple Frontière : Argentine, Bolivie et Chili)
DOI :
https://doi.org/10.14288/acme.v11i2.935Mots-clés :
frontal process, mining frontier, eco-frontier, tourism frontier, predation, domination, regulation, ethnicisation, territorial reconquest, low-density peripheral spaces, AndesRésumé
Cet article examine de manière théorique un processus géographique universel, celui de la reconquête territoriale d’espaces périphériques peu densément peuplés. Ce processus est analysé à l’aide du concept de ‘front de conquête’, qui est décliné selon ses différentes dimensions. Les spécificités touristiques du front sont au centre de cette étude et ont fait l’objet d’une recherche de terrain qualitative approfondie entre 2003 et 2009. De fait, l’émergence d’un front touristique transfrontalier dans les Andes Centrales est un processus qui se renforce depuis la décennie 1990. Il se superpose à deux autres dynamiques frontales distinctes : un front minier actif bien qu’ancien et un front écologique qui participe de son attractivité touristique. Cet espace andin tri-frontalier de hautes altitudes est marqué par un important contrôle militaire et une relative fermeture des trois États sur des frontières nationales historiquement disputées. La mise en tourisme a induit trois processus tantôt successifs ou concomitants sur ces territoires andins : une accentuation des processus de domination exogène exercés sur les territoires locaux, une prédation sociale et environnementale potentiellement préjudiciable à la demande touristique et une régulation multi-scalaire cherchant à contrôler ces effets négatifs. Ces processus ont permis de donner une meilleure visibilité aux demandes croissantes de reconnaissance foncière et culturelle de groupes indigènes andins locaux - Atacameños au Chili, Aymaras au Chili et en Bolivie, Quechuas en Argentine et en Bolivie et Kollas en Argentine - auparavant interconnectés durant la période précoloniale.
This article theoretically discusses a universal geographical process, the territorial reconquest of low-density peripheral spaces. This process is analysed through the concept of ‘conquest frontier’, understood as multidimensional. The tourism specificities of that frontier are at the core of this research and have been extensively surveyed in the field between 2003 and 2009. In fact, the emergence of a trans-border tourism frontier in the Central Andes has been an active process for the last twenty years. It superimposes itself onto two other distinct frontal dynamics: an older but still active mining frontier and an eco-frontier that participates in its tourist attractivity. This Andean trans-border area is marked by serious military control and a relatively closure of the three national States on historically disputed national borders. Tourism development induces three successive and concomitant processes on these Andean territories: an increase of outsider’s domination on local areas, a predation of the natural and social environment that is potentially detrimental to tourism demand, and a multi-scalar regulation trying to overcome these negative effects. These problems give a better visibility to local indigenous demands for land and cultural recognition – the Atacameños in Chile, the Aymaras in Chile and Bolivia, the Quechuas in Argentina and Bolivia, and the Kollas in Argentina were connected during the pre-Columbian era.
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