Réfugiés et demandeurs d'asile mexicains à Montréal : actes de citoyenneté au sein de l'espace nord-américain?
DOI:
https://doi.org/10.14288/acme.v12i3.982Keywords:
visa requirements, Mexicans, Mexico, asylum seekers, refugees, interviews, act of citizenship, geopolitical space, north America, mobility, violence, inequality, governanceAbstract
En juillet 2009 le gouvernement canadien a soudainement imposé un visa à tous les Mexicains désirant voyager au Canada. Il visait ainsi à endiguer une augmentation sans précédent des demandes d’asile de la part de ressortissants mexicains. À partir d’une série d’entrevues menées auprès de demandeurs d’asile et de réfugiés mexicains à Montréal, cet article cherche à explorer de façon critique les causes de ce phénomène. Nous portons un intérêt particulier aux façons dont le processus de demande d’asile chez les Mexicains constitue un « acte de citoyenneté » (suivant Isin, 2008) et à la nécessité d’appréhender cet acte dans le contexte géopolitique nord-américain, lequel est en pleine évolution. En effet, comme leurs histoires le démontrent, les demandeurs d’asile mexicains remettent activement en question les discours politiques et économiques dominants se rapportant à l’Amérique du Nord contemporaine. Leurs récits suggèrent que la mobilité mexicaine n’est pas motivée exclusivement par des raisons économiques, mais qu’elle revêt également un visage éminemment politique. Par ailleurs, les histoires des interviewés démontrent que la violence économique, politique et sociale est imbriquée dans l’édification de la gouvernance nord-américaine actuelle. Enfin, ces témoignages mettent en lumière des inégalités profondes quant à l’accès à la mobilité en Amérique du Nord. En bref, les demandeurs d’asile et réfugiés mexicains forcent la prise en compte, dans l’arène transnationale, d’enjeux qui déstabilisent les idées reçues sur le Mexique et les Mexicains et, en conséquence, tentent de redéfinir les limites de la justice transnationale contemporaine.
In July 2009 the Canadian government abruptly imposed visa requirements on all Mexicans traveling into Canada. This action sought to curtail the unprecedented rise in the number of Mexican asylum seekers reaching Canadian soil. Based on a series of interviews conducted with Mexican asylum seekers and refugees in Montreal, Canada, this paper seeks to explore critically the causes of this phenomenon. In particular, we are interested in analyzing the ways in which Mexican asylum-seeking constitutes an “act” of citizenship (following Isin, 2008), and how this act should be contextualized and understood within the rapidly evolving context of the North American geopolitical space. Indeed, as their stories demonstrate, Mexican asylum seekers actively question and rework dominant political and economic discourses associated with contemporary North America. Their stories suggest that Mexican mobility is not simply driven by economics but is also deeply political in nature. Second, their stories demonstrate that political, economic and social violences are embedded within the contemporary transnational edifice of North American governance. Finally, their stories highlight the deep inequalities in access to mobility within North America. In sum, Mexican asylumseekers force into a transnational arena issues that destabilize received notions about Mexico and Mexicans, and in so doing attempt to rework the limits of contemporary transnational justice.
Downloads
How to Cite
Issue
Section
License
Authors agree to publish their articles in ACME under the Creative Commons Attribution-NonCommercial-